Focus sur l’AFDAS

En 2017, L’AFDAS publie son rapport annuel ; elle souligne La meilleure collecte de son histoire d’un montant global de 291 M€, dont 66,4 M€ au titre de la taxe d’apprentissage, soit un niveau de ressources en hausse de 4 %, un développement sans précédent de l’alternance de +18 % et des POE –préparation opérationnelle à l’emploi (444 demandeurs d’emploi formés en 2017) qui contribue à réduire le chômage et à développer l’emploi des jeunes.

En 2017, L’AFDAS publie son rapport annuel ; elle souligne La meilleure collecte de son histoire d’un montant global de 291 M€, dont 66,4 M€ au titre de la taxe d’apprentissage, soit un niveau de ressources en hausse de 4 %, un développement sans précédent de l’alternance de +18 % et des POE –préparation opérationnelle à l’emploi (444 demandeurs d’emploi formés en 2017) qui contribue à réduire le chômage et à développer l’emploi des jeunes, le renforcement du maillage territorial, avec l’ouverture de nouveaux bureaux à Rouen en 2017, et à Dijon, Nantes et Orléans en 2018, la décision stratégique du conseil d’administration d’investir dans un nouveau système d’information. Ce dernier chantier de 18 mois, engagé en septembre 2017 et estimé à 7 M€, préfigure une relation simplifiée, dématérialisée et connectée avec tout l’écosystème de la formation, adhérents, salariés, prestataires et services de l’État.

Malgré ces chiffres encourageants, le risque est de voir l’AFDAS disparaître du fait d’un niveau d’adhérents insuffisant. Une pétition est lancée. Le nouveau directeur Thierry Teboul confie ses inquiétudes en juillet 2018 et relaie les interrogations de pétitionnaires militant pour la sauvegarde de l’Afdas. Celui-ci observe que « si le champ de l’Afdas est extrêmement cohérent dans le champ de la culture, de la création et du divertissement, rien ne nous permet à ce jour de dire que ce nouvel agrément sera donné à l’Afdas, sachant que la volonté du gouvernement est de réduire le nombre d’opérateurs. Il en existe 20 actuellement. Il n’en resterait qu’entre 10 et 15 après la réforme. L’enjeu est donc fort, surtout pour des secteurs dont les conditions d’emploi dépendent directement de la formation, et dont les spécificités d’emploi, notamment l’intermittence, sont difficilement transposables chez un acteur qui n’est pas expert de ces sujets. Qu’il s’agisse de la compréhension des spécificités métiers, comme des types de formation adaptées ».

Pour répondre à ces inquiétudes, l’Afdas va faire preuve d’une réactivité exemplaire “Une fois connue la feuille de route gouvernementale, les partenaires sociaux de nos branches adhérentes ont commencé à échanger sur les critères d’agrément, avant de réfléchir en termes d’accointances politiques”, relate Thierry Teboul. Dès le début de l’été, l’Afdas avait élaboré une cartographie des branches professionnelles susceptibles de rejoindre un Opco de la culture et des médias. Un soir de juillet, les représentants patronaux et syndicaux de l’organisme paritaire “décident unanimement quelles étaient les branches avec lesquelles ils avaient envie de dialoguer”, raconte le directeur général. Conformément aux préconisations du rapport Marx-Bagorski, les partenaires sociaux se structurent autour de champs cohérents et présentent au Ministère un accord constitutif.

Quelles sont les branches constitutives ?

L’opérateur de compétences des secteurs de la culture, des médias, des loisirs et du sport est créé par 57 organisations professionnelles patronales et 21 organisations syndicales qui ont signé, le 3 décembre 2018, l’accord constitutif de ce nouvel organisme auquel adhèrent de suite les branches ou entreprises relevant de 29 conventions collectives. La signature de cet accord a été annoncée, mardi 4 décembre, par un communiqué de l’Afdas.

En plus, des entreprises évoluant dans les secteurs d’activité couverts par l’Afdas, trois nouvelles branches ont ratifié l’accord : les agences de mannequins, les casinos et le sport.

Sont venus s’ajouter depuis, les télécommunications, le golf, les organismes de tourisme et l’hôtellerie de plein air. Un nouveau périmètre qui ne remet pas en question la cohérence de son champ d’action. Les branches professionnelles adhérentes ont de nombreux points communs : relation au public, fonctionnement par économie de projets, métiers marqués par une discontinuité d’activité. Les secteurs couverts font par ailleurs partie d’une même filière économique. « Pour qu’il y ait de la diffusion, il faut des producteurs et des auteurs. Cette chaîne de valeurs est aussi un élément de cohérence », explique Thierry Teboul, directeur général de l’Afdas. L’adhésion des entreprises des télécommunications s’inscrit dans la logique de convergence des médias. Des filiales de ces grands groupes œuvrant dans la production cinématographique étaient déjà adhérentes de l’Afdas.

Quelle gouvernance ?

L’opérateur de compétences s’est structuré pour remplir ses nouvelles missions. Lors du conseil d’administration du 2 avril, Isabelle Gentilhomme (Syndicat national du théâtre privé) et Angeline Barth (Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle – CGT) ont été reconduites aux postes de présidente et vice-présidente. Avec l’élargissement du périmètre, le conseil d’administration compte 48 membres au lieu des 40 initialement prévus. Et sept pôles paritaires sectoriels ont été créés. Leur objectif est de favoriser le partage d’expérience entre branches professionnelles et le déploiement d’actions communes sur des problématiques transversales comme les certifications intersectorielles ou encore l’alternance.

Quels impacts pour les entreprises adhérentes ?

L’apprentissage fait partie des sujets sur lesquels les opérateurs de compétences sont attendus. Dans des secteurs faisant face à une discontinuité d’activité, le développement de ce mode de formation dépendra de la capacité de l’Afdas à innover, selon Isabelle Gentilhomme. « Accompagner les entreprises dans la création de groupements d’employeurs fait partie des mécanismes à développer » illustre la présidente de l’Afdas. Autre mission stratégique : le développement des compétences dans les entreprises de moins de 50 salariés. En plus de ses implantations territoriales, l’Afdas va investir dans un nouveau système d’information. Un outil qui doit permettre à ses équipes de mieux suivre les TPE-PME.

La question de la pérennité de la gestion du CPF de transition professionnelle s’est posée « Il faut savoir que 93% des demandes de CIF étaient accordées à l’Afdas, en regard des problématiques spécifiques des métiers exercés. Là encore, les pétitionnaires s’inquiètent de voir disparaître ce dispositif aujourd’hui géré par l’Afdas, demain par un opérateur interprofessionnel si rien ne change dans la loi, tant il permet de sécuriser et de gérer efficacement les transitions professionnelles dans nos secteurs. D’où leur revendication : continuer à gérer le nouveau CPF de transition, dans le nouveau cadre légal bien sûr, avec le sens des responsabilités largement éprouvé depuis toutes ces années ». En fait, la gestion transitoire durant l’année 2019 n n’échappera pas au transfert vers les CPIR – Commissions paritaires interprofessionnelles régionales.

La reconfiguration des missions des opérateurs de compétences va conduire l’Afdas à développer de nouvelles expertises voire à renforcer ses équipes du fait de son changement d’envergure. Des reconversions seront proposées aux salariés intervenant sur des services remis en question comme la collecte des contribution des entreprises (4 personnes) ou l’accompagnement au titre de l’activité d’Opacif (36 personnes). Une première formation sur la certification professionnelle vient d’être lancée en interne. « Nous serons aussi amenés à recruter des compétences issues d’autres opérateurs pour servir des branches qui nous ont rejoints », précise Thierry Teboul. L’Afdas emploie aujourd’hui 200 personnes.

Sources : Centre INFFO – Les Echos – Management de la formation – Site de l’AFDAS

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