Concevoir et financer une action de formation en situation de travail (AFEST)

L’analyse de l’activité exige l’élaboration d’une référence qui détaille les compétences attendues. Le choix des mises en situation de travail doit permettre un apprentissage progressif. Dans la mise en œuvre opérationnelle de l’AFEST, la conduite des phases réflexives doit être soigneusement réalisée. Ce sont elles qui produisent la compétence.

Selon les textes, La mise en œuvre d’une action de formation en situation de travail (AFEST) recouvre 4 phases :

  • 1 – l’analyse de l’activité de travail pour, le cas échéant, l’adapter à des fins pédagogiques ; L’analyse de l’activité permet d’identifier les compétences ciblées par l’action de formation et les mises en situation de travail apprenantes
  • 2 – la désignation d’un formateur référent pouvant exercer une fonction tutorale ;
  • 3 – la mise en place de phases réflexives, distinctes des mises en situation de travail et destinées à utiliser à des fins pédagogiques les enseignements tirés de la situation de travail, qui permettent d’observer et d’analyser les écarts entre les attendus, les réalisations et les acquis de chaque mise en situation afin de consolider et d’expliciter les apprentissages ; La phase réflexive réalisée par un référent AFEST interne ou externe à l’entreprise doit intervenir hors des temps de production.

L’analyse de l’activité exige l’élaboration d’une référence qui détaille les compétences attendues. Le choix des mises en situation de travail doit permettre un apprentissage progressif. Dans la mise en œuvre opérationnelle de l’AFEST, la conduite des phases réflexives doit être soigneusement réalisée. Ce sont elles qui produisent la compétence.

  • 4 – des évaluations spécifiques des acquis de la formation qui jalonnent ou concluent l’action. Ces évaluations ne doivent pas être confondues avec l’évaluation réalisée en amont afin de positionner le stagiaire, en milieu puis en fin de formation. Enfin, il n’est peut-être pas toujours opportun que ces évaluations soient confiées au formateur lui-même.

L’AFEST répond particulièrement bien à certaines situations. C’est le cas de l’absence sur le marché ou sur le territoire d’une offre de formation adaptée, recherche de savoir-faire très rares ou encore de besoins de formation issus d’un public très éloigné du système d’apprentissage classique perçu comme trop scolaire.

Cas de l’AFEST s’intégrant dans le plan de développement des compétences de l’entreprise

Une entreprise de moins de 50 salariés peut faire financer par l’opérateur de compétences son parcours de formation en situation de travail au titre de son plan de développement des compétences. Ce financement s’exerce dans le cadre de l’accès aux fonds mutualisés réservés aux entreprises de moins de 50 salariés. Le périmètre, les conditions et le niveau de prise en charge sont alors déterminés par le conseil d’administration de l’opérateur de compétences OPCO.

Cas de l’AFEST s’intégrant dans un parcours par alternance

Les expérimentations menées par différents Opca montrent que cette nouvelle modalité de formation cible tout particulièrement des compétences ou des blocs de compétences sur des formats variables entre 10 et 110 heures. Elles ont également mis en valeur un des principaux atouts de l’AFEST : à l’issue de leur formation, les personnes sont immédiatement opérationnelles. La mise en œuvre d’AFEST repose sur « une ingénierie de formation complexe et à part entière » qui nécessite de « connaître très bien les processus d’apprentissage », selon Patrick Mayen, professeur des Universités. Il est donc prudent de s’engager avec des partenaires pédagogiques expérimentés.

Les frais d’ingénierie ne sont pas finançables dans l’état actuel des prises en charge mais cette question sera vraisemblablement posée par les branches dans le cadre du déploiement des OPCO afin d’optimiser à la fois les résultats opérationnels des filières d’apprentissage et les « coûts au contrat » déterminés par France Compétences.

Aller plus loin...

Financement métier

Déduire ses frais de formation de ses impôts ; est ce possible ?

Certaines dépenses de formation sont difficilement finançables par les dispositifs classiques (CPF, Plan de développement des compétences, Transition Pro…) car elles n’obéissent pas aux règles émises par les financeurs. Dès lors, comment minorer le coût de ses investissements formation ? Est – il possible, de les imputer en frais professionnels ou en déduction d’impôt ?

Financement métier

Focus sur l’AFDAS

En 2017, L’AFDAS publie son rapport annuel ; elle souligne La meilleure collecte de son histoire d’un montant global de 291 M€, dont 66,4 M€ au titre de la taxe d’apprentissage, soit un niveau de ressources en hausse de 4 %, un développement sans précédent de l’alternance de +18 % et des POE –préparation opérationnelle à l’emploi (444 demandeurs d’emploi formés en 2017) qui contribue à réduire le chômage et à développer l’emploi des jeunes.

Financement métier

Les services des OPCO aux entreprises

Près de 329 branches sont aujourd’hui réparties dans 11 OPCO, au lieu des 20 OPCA qui existaient auparavant. Il vous appartient de prendre contact avec votre branche pour connaître l’identité de votre OPCO. Si vous adhériez en 2018 à un OPCA interprofessionnel (AGEFOS PME ou OPCALIA), il est vraisemblable que celui-ci continue à assurer votre gestion en 2019.